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Origines des communes de MEROUX et MOVAL

LA COMMUNE DE MEROUX

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Comme la plupart des villages à cette époque, Meroux et Moval, situés entre Vosges et Jura, se sont implantés au creux d’une cuvette. L’origine de ces communes est surtout connue par leur histoire religieuse.

                                                    

D’après la Société Belfortaine d’Emulation, le nom ancien de « Merodorum », pour Meroux, relevé dans des actes de 1102 et 1106, semble bien être un nom celtique. Rappelons que les celtes, venus d’Europe centrale, s’installèrent en Gaule vers 450 avant JC.

Le berceau de la civilisation celtique en Gaule correspondait approximativement à la Bavière actuelle, puis s’étendit à une grande partie de l’Europe. Cette implantation existait 2000 ans avant notre ère.

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Les peuplades celtes qui arrivèrent successivement se fixèrent en agglomérations, chacune ayant un nom particulier. Le nom à laquelle appartenaient le territoire de Belfort et toute la haute Alsace était la Séquanie. Les Celtes devinrent donc des Gaulois.

La période gauloise a duré près de six siècles (début vers 587 avant JC). Diverses agglomérations ayant pris la nationalité Gauloise, s’appelèrent plus tard « Les Gaules ».

 

Toujours aux termes des recherches de la Société Belfortaine ci-dessus, le suffixe « dorum » doit être identifié avec le « dorum » que l’on rencontre fréquemment dans la toponymie gauloise ; par exemple : « Epomanduodurum » pour « Mandeure ».  La traduction latine de « durum » signifie « dure, durement ».

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Quant à « Mero », il existe également dans des noms de lieux celtiques.  D’après le professeur et linguiste G. Dottin, on trouve «Mérobriga ou Mérobrica » . Il s’agit d’une commune située en Lusitanie, c’est-à-dire une partie de l’actuel Portugal.

 

Ces appellations ont donné « Meroux » que l’on voit apparaître dès le 13e siècle.

 

La prononciation en patois aboutit à : « M’ru ». Au temps de la domination autrichienne, on affubla come ailleurs le village de Meroux du nom allemand de « Mertelingen » (1394).

Il n’ a pas été trouvé de traduction pour le radical « Mero ».

 

Du centre de Meroux partaient 4 routes en direction de Vézelois (au Nord), Charmois (à l’Est, Moval (au Sud) et Belfort (à l’Ouest).         

                                       

Pour la Société Belfortaine d’Emulation, le village de Meroux paraît, d’après l’étymologie de son nom,  plus ancien que le village de Vezelois. Mais l’histoire de ces deux communes est intimement liée au point de vue religieux et administratif, faisant partie à l’origine, non seulement de la même paroisse, mais aussi de la même mairie.

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On sait en effet, au travers des archives religieuses que le village de Meroux posséda un Prieuré bénédictin de 1093 à 1442.

Selon d’autres sources, la fondation du prieuré pourrait relever de Louis de Mousson, un des premiers comtes de Montbéliard qui commença à régner en 1024, et qui, organisant son comté en seigneurerie, favorisa en même temps la fondation des maisons religieuses dans le but d’en faire les auxiliaires de son règne et de la civilisation du pays.

 

Mais faute de documents, les chercheurs s’accordent à constater que le prieuré existait bien en 1210 ; en effet, une charte de Frédéric II, comte de Ferrette donne à l’abbaye de Lieu-Croissant près de l’Isle sur le Doubs, un fief sur le territoire de Soultz (actuellement Haut-Rhin) en dédommagement d’un préjudice causé.

Et le prieur de Meroux figure dans cette charte en qualité de témoin.

 

Un autre titre confirme l’existence du prieuré : en date du 22 avril 1328, il constate que ledit prieur de Meroux possédait des colonges (exploitations agricoles) à Bonfol (Suisse), dont dépendaient huit journaux de terres (journal : surface de terre qui peut être labourée en un jour) , disséminées sur le finage (territoire sur lequel une communauté de paysans s’établissait).

 

Sous les comtes de Montbéliard, Meroux forma avec Vezelois une maison de la dépendance de la seigneurerie du Rosemont. Cette dépendance continua à subsister quand la seigneurerie fut advenue à la maison d’Autriche.

 

Dans les titres allemands, Meroux fut alors désigné sous le vocable Merlinger ou Merlingen.

Il est improbable que le prieuré ait échappé aux violences du soulèvement des paysans en 1627 ; cependant il ne périt point en cette occasion car il était encore debout au siècle suivant ; mais à la fin de 1632 ou au commencement de 1633, il fut ravagé par l’armée suédoise qui assiégeait Belfort et il ne se releva plus.

Aucune indication précise de son emplacement n’a été conservée. On prétend que l’église du prieuré était sur le cimetière « actuel »( en fait, il s’agit de l’ancien cimetière situé e face de la maison de M. Raymond Malouvet) et qu’une maison du voisinage du cimetière incendiée en 1871 était une dépendance du couvent.

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Meroux, Moval, ainsi que le petit hameau de Leupe, furent ainsi rattachés à la paroisse de Vézelois dès cette époque.

La date exacte de la création de cette paroisse est inconnue.

L. Viellard (Documents et mémoires pour servir à l’histoire du territoire) nous dit : qu’en 1185, Thierry de Montfaucon – Montbéliard, archevêque de Besançon, confirme au chapitre Sainte Madeleine de Besançon, le don de l’église de Vézelois qui lui avait été fait par son prédécesseur Humbert.

 

Or ce dernier fut archevêque de Besançon jusqu’au 11ème siècle, c’est-à-dire l’an mil.

R. Bermon (Histoire religieuse de Meroux-Moval-1975-1976) en déduit que cette donation a   été faite avant 1050.

Ainsi qu’il a été dit plus haut, le Prieuré de Meroux aurait été fondé en 1093 (L.Viellard déjà cité). S’il avait été antérieur à la paroisse de Vézelois, il était naturel qu’il en fût le siège. Le patron de Vézelois Saint Thiébaud est mort le 30 juin 1066 en Italie. Ses reliques arrivèrent en France en 1075. Nous pouvons donc supposer que l’église paroissiale de Vézelois, quant à elle, fut fondée entre 1075 et 1093.

 

De ce Prieuré, on sait peu de choses. L’importance de ses bâtiments, nous est également inconnue. Par contre un lieu dit, « au village sur le cloître » puis « le vergier du prioré » situe son emplacement.

La pénurie de documents à ce sujet rend difficiles les études concernant les villages du département.

Ainsi, la tradition ayant conservé des souvenirs fort confus, on ne sait qui a donné naissance à l’autre : est-ce le couvent qui a donné naissance au village ou une agglomération préexistante qui a déterminé la fondation du couvent ? Aucune indication historique ne permet de répondre dans un sens ou dans l’autre.

 

Après 1648, sur l’Armorial général de France (Recueil qui recense toutes les armoiries de France dont la création fut ordonnée par Louis XIV)  Meroux fit inscrire les armes suivantes : d’Azur à 3 Pommes de Pin (d’Or).

 

En héraldique (connaissance des emblèmes figurant sur les drapeaux, blasons, écus et écussons, vêtements, etc) la couleur bleue est appelée « azur ». Elle est associée à la noblesse, l’honneur et la vigilance .

La Pomme de Pin (jaune ou « Or », quant à elle, symbolise la bonté discrète.

 

 

Enfin, et compte-tenu de la rareté des documents évoquée ci-dessus, le recensement de la population fait état de 421 habitants en 1803, puis 641 en 1876.

 

De même, nous n’avons pas de données économiques relatives à la population active, à l’activité agricole, au commerce et échanges qui pouvaient se pratiquer à l’époque, …etc.

 

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LA COMMUNE DE MOVAL

 

Nous n’avons sur cette localité que les brèves indications fournies d’abord par Schoepflin

et ensuite par Monsieur Stoeffel.

 

MOVAL, d’après Schoepflin, n’avait qu’une bien mince importance au siècle dernier ; c’était plutôt des fermes qu’un village.

Ces fermes faisaient partie de la Mairie de l’Assise-sur-l’Eau. M. Stoeffel trouve un Jean de Moval en 1430 dans le registre de la fondation             d’ anniversaire du chapître de Belfort ; il constate en outre que ledit chapître et le prieuré de Meroux « y avait » des « cens. » ou des « Gens » …

 

En 1803, la population était de 66 habitants puis 86 en 1876.

 

Source : Extrait du livre intitulé : BELFORT et son territoire – Recherches historiques par J. LIBLIN – Directeur de la revue d’Alsace – 2e édition – Mulhouse  imprimerie Vve Bouderet Compagnie

 

 

LA COMMUNE DE LEUPE

 

Au Moyen-Age, Leupe comptait pour quelque chose car ce lieu est cité en 1347 parmi les localités échues à Jeannette, comtesse de Ferrette et Archiduchesse d’Autriche, dans le partage de la succession de sa mère.

 

 Leupe dépendait de la mairie de l’Assise sur l’Eau. Au 19e siècle, on exploitait encore sur le champ de cette localité la mine en grains qui alimentait les hauts fourneaux de Belfort et de Chatenois.

 

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LA COMMUNE DE BATUMAGNY

 

Ce village était situé non loin de Meroux. Il a existé jusqu’en 1699. Il n’en reste plus d’autres traces que dans la mémoire des habitants de Vezelois et de Meroux. On dit qu’il existe encore deux puits. Ce village fut détruit comme d’autres par l‘armée suédoise qui, en 1633, occupait déjà Belfort.

 

 

La campagne des environs s’étant soulevée contre cet envahisseur, Batumagny fut détruit à l’occasion de la bataille qui eut lieu dans la forêt de « La Perche », sur Danjoutin et Vezelois, dans laquelle les insurgés furent tous massacrés.

 

 

LA COMMUNE DE BREYVAL

 

Non loin de Meroux se trouve une forêt qui porte le nom de « Breyval ».

C’est au milieu de cette forêt qu’aurait, d’après la tradition, existé un château, lequel aurait été détruit en 1699 par l’armée suédoise à la suite du soulèvement des campagnes autour de Belfort et dans le reste du Sundgau.

Selon toute vraisemblance, la destruction dont il s’agit aurait suivi de près le massacre des insurgés entre la commune de Danjoutin, au lieudit « Le Bois de la Perche », et la commune de Vezelois où une résistance suprême éloigna du village les suédois qui portèrent un peu plus loin les ravages de la guerre.

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